« J’ai une amie qui a été victime d’une agression sexuelle lors d’un trajet en VTC aux Etats-Unis, c’est à partir de là que j’ai eu mon idée ». Anaïs Bermond l’explique sans ambages : son projet entrepreneurial est né de la mésaventure de l’une de ses amies, lors de son séjour aux Etats-Unis. Elle ajoute : « Tous les jours, 8 agressions sexuelles se passent dans des services de VTC aux Etats-Unis. C’est pour cette raison que j’ai décidé de lancer LadyCar, une application de VTC qui permet d’afficher le profil vérifié d’un conducteur ou d’un passager. »
SKEMA Ventures « on the American soil »
De fil en aiguille, et avec l’aide de
Mitchell Weisberg, manager SKEMA Ventures et professeur d’entrepreneuriat sur le campus de Raleigh, elle travaille depuis 1 an sur un service de VTC à destination des femmes, qui permet de choisir si l’on veut être conduit par un homme ou une femme et d’avoir accès à sa photo, son profil et aux notes laissées par d’autres utilisateurs de l’appli. «
Très vite, nous nous sommes demandés si proposer un tel service uniquement aux femmes était légal aux Etats-Unis. Il s’est avéré que non. J’ai donc décidé d’ouvrir le service à tous, en encourageant particulièrement les femmes et la communauté LGBT+ à conduire et à se déplacer. J’échange beaucoup avec Mitchell, il connait bien le monde de l’entrepreneuriat américain, il me met en contact avec des avocats. Nous étudions la législation, voyons ce qu’il est possible ou non de faire. Je suis bien entourée », explique Anaïs.
Grâce à un business angel français, le projet a pu profiter d’une levée de fonds de 100 000 €.
« Un processus de vérification poussé »
La proposition de LadyCar est très claire, permettre à l’utilisateur et au conducteur de s’assurer de l’identité de la personne qui montera dans la voiture mais aussi de pouvoir choisir son/sa conductrice-eur/passagère-er. Grâce à une intelligence artificielle, LadyCar sera en mesure de contrôler l’identité de celui qui vous conduit ou qui est votre passager.
L’IA sera capable de vérifier les données des cartes d’identité pour déterminer qu’une personne n’est pas fichée comme dangereuse ou déjà condamnée pour des faits d’agression sexuelle, selon le gouvernement. « L’objectif est de fournir à nos utilisateurs un processus de vérification poussé », assure Anaïs Bermond.
« Sauver des vies, éviter des drames »
La toute jeune diplômée, qui est passée par les campus de Sophia Antipolis et de Belo Horizonte de SKEMA, souhaite lancer son appli sur le sol américain, à Raleigh, un territoire où, selon elle, travaillent beaucoup de femmes conductrices de VTC et une communauté de 34 000 étudiants. « Nous promettons des prix sous ceux de nos concurrents, ce que nous voulons, c’est sauver des vies, éviter les drames ».