Christophe Bisson, confirmez-vous la montée en puissance du secteur de la stratégie et de l'intelligence économique et stratégique depuis le début de la crise du Covid-19 ?
Nous constatons cette montée en puissance de manière très concrète. Dans le master, cette dernière se manifeste notamment par le recrutement de nos étudiants par des cabinets de conseil comme Capgemini, Deloitte mais aussi des structures du digital telles que Amazon ou IBM. C'est une évolution notable en comparaison des années précédentes. Cela témoigne de la belle progression du Master of Science ISI en termes de reconnaissance.
Quel est le profil des étudiants admis dans le MSc International Strategy and Influence ?
Nous avons des étudiants avec un profil classique mais pas seulement. En effet, nous recrutons des diplômés de SciencesPo mais également des étudiants avec un profil digital ou ingénieur.
Le MSc ISI possède une large dominante digitale avec des cours axés autour de l'Intelligence artificielle appliquée à la stratégie. Pourquoi ces savoirs sont-ils indispensables dans ce secteur d'activité ?
Afin de faire face à la complexité, à l'incertitude croissante, il faut avoir une compréhension très fine de son environnement stratégique. Cela requiert d'utiliser la puissance de la machine, qui est de plus en plus intelligente. C'est pourquoi les étudiants travaillent tout au long de l'année avec des outils comme ceux de Digimind, leader mondial d'analyse des médias sociaux qui développe aussi des logiciels de veille. Nous avons créé un cours très complet avec eux (les étudiants qui réussissent ce cours obtiennent un certificat). Par ailleurs, les apprenants utilisent Stratbrain, un outil d'aide à la décision stratégique que j'ai développé.
Côté IA, les étudiants sont formés dans le cadre du module « AI for strategy ». Ils obtiennent une connaissance de base en IA, qui est devenue un enjeu majeur pour de nombreuses entreprises. Ensuite, via des lab dédiés, ils utilisent la plateforme low code de Microsoft et je les guide ensuite via des cas d'application pour l'Intelligence Economique et Stratégique (IES), et pour la Stratégie. Si le low code est surtout utilisé aujourd'hui pour l'opérationnel, pour l'IES et la Stratégie nous sommes pionniers. L'intérêt est de pouvoir diffuser ces outils au plus grand nombre et de mettre en application rapidement ses idées pour aboutir à des décisions, à des actions plus rapides et augmentées. Nous nous adaptons au marché et à ce que recherchent les entreprises.
Le MSc ISI est résolument tourné vers l'extérieur. Comment cela se manifeste-il concrètement dans les enseignements ?
Tous les mois, j'organise des business meetings autour des trois piliers du master que sont : la stratégie, l'influence (business diplomacy) et la sécurité économique, domaine pour lequel SKEMA est liée au prestigieux Institut des Hautes Etudes du Ministère de l'Intérieur (IHEMI). Au mois de janvier, nous avons d'ailleurs accueilli Mme Hélène Rollet, présidente des IHEDN Jeunes (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale), une association de réflexion sur les questions de défense et de sécurité. D'un point de vue plus didactique, les étudiants travaillent autour d'études de cas, en lien avec des intervenants de très haut niveau issus d'importants cabinets de conseil en stratégie tels que le BCG (Boston Consulting Group).
Quels parcours professionnels sont envisageables après l'obtention du diplôme ?
Environ 70% des étudiants sont recrutés après le Master of Science en tant que consultant en Stratégie, management, en sécurité, dans le domaine de la transformation digitale, de l'intelligence Economique et Stratégique (IES). Les 30% restants travaillent pour la plupart dans des grands groupes en tant qu'analystes en stratégie, en IES, en knowledge management dans de nombreux secteurs avec une part croissante pour les entreprises du digital.
3 Questions à
Cécilia Guerin, étudiante en MSc ISI
Cécilia, pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre le MSc ISI ?
Après l'obtention de mon diplôme de Bachelor à l'université d'Oxford, je voulais emmener mon expertise marketing à un niveau stratégique. En cela, le Master of Science International Strategy and Influence répondait à mes besoins. Nous sommes sensibilisés au digital, à l'IA et à la stratégie.
Quels bénéfices théoriques retirez-vous de ce master ?
La grande force de ce master est la valeur ajoutée qu'il nous apporte dans l'analyse et la réflexion. Il nous donne également des outils de monitoring et des méthodes pour pourvoir naviguer dans les flux de données. Dans la stratégie, l'analyse de l'environnement est indispensable. Le fait d'être sensibilisé au rôle de l'IA dans les entreprises est aussi très positif.
Vers quelle carrière professionnelle vous dirigez-vous après ce master ?
Au départ, je prévoyais de m'orienter vers le marketing et la stratégie mais je dois dire qu'une expérience dans le domaine du consulting serait tout aussi bénéfique pour moi. Le fait de travailler en tant que consultant pour plusieurs clients et plusieurs entreprises permet d'avoir une vision globale à l'arrivée. J'ai découvert le consulting lors des business event et je dois dire que c'est enrichissant d'échanger avec des consultants, car le métier est différent d'une entreprise à l'autre.