Comment les établissements de l’enseignement supérieur traversent-ils la crise sanitaire ? Quels sont les impacts financiers dans un contexte budgétaire déjà tendu ? Pourquoi les plans de relance seront-ils nécessaires ? Enseignement à distance, mobilité internationale, maîtrise budgétaire… quelles sont les clés pour l’après ? Comment faire face aux (nouvelles) difficultés financières ?
Alice Guilhon, directrice générale de SKEMA Business School et vice-présidente de la CGE est intervenue sur le sujet « L’ESR est-il un marché comme les autres ? » avec Martine Depas, Partner de la Financière de Courcelles, spécialiste en fusions acquisitions dans l’enseignement et la formation.
Après avoir dépeint l’actualité économique et financière du secteur, listé des propositions d’amélioration (processus de défiscalisation des frais de scolarité…) et rappelé les menaces (risques de limitation de la prise en charge des frais de scolarité des apprentis et alternants…), les échanges ont mis en lumière l’intérêt fort des investisseurs privés dans l’éducation : « un secteur à la rentabilité résiliente, dans lequel la demande est bien supérieure à l’offre » a indiqué Martine Depas.
Interrogée sur ce sujet, Alice Guilhon a fait le distinguo entre des fonds d’investissement qui viendraient en appui d’établissements en difficulté financière et les « costs killers », privilégiant la rentabilité au développement, et qui seraient donc problématiques.
« Cela dépend principalement de la gouvernance et du business model de chaque établissement. Si les acteurs partagent la même ligne stratégique, les mêmes ambitions et les mêmes objectifs, les fonds peuvent être une source de soutien et de financement du développement des établissements de l’ESR » a-t-elle notamment expliqué.
Alice Guilhon s’est également exprimée sur la transition en cours aujourd’hui dans les établissements de l’enseignement supérieur : « Nous sommes dans l’illustration de la théorie de Darwin avec d’un côté le modèle américain avec des frais de scolarité exorbitants et une dette étudiante colossale et de l’autre, un modèle d’enseignement gratuit mais à bout de souffle. La crise apparait comme un accélérateur de trajectoire car l’éducation est un rempart à la crise. Nos établissements sont des entreprises à mission qui agissent sur le temps long. Nous avons un rôle de transformation de la société : nous formons en les jeunes qui vont porter les enjeux de demain. Cette transition est technologique (enseignement à distance) mais elle fait aussi évoluer les modèles pédagogiques, avec notamment une plus grande hybridation des programmes (qui vont associer davantage de formations courtes, comme des certificats professionnels par exemple, en complément de formations plus longues. »
Conférence en replay à suivre ici
En plus d’Alice Guilhon et Martine Depas, plusieurs personnalités sont intervenues lors de ce webinaire :
– Jean Charroin, Directeur général de l’ESSCA
– Nathalie Bousseau, Directrice de la Fondation CentraleSupélec, Présidente de l’Association Française des Fundraisers (AFF)
– Benoît Berthou, Vice-président en charge des Relations avec le monde économique de Sorbonne Paris Nord
– Noël Barbu, PDG de Capacités, filiale de valorisation de la recherche de l’Université de Nantes
– Vincent Huault, Vice-président en charge de l’Immobilier et transition énergétique de – l’Université de Lorraine
– Vincent Cohas, Directeur général de CESI